L’ HISTOIRE N’EST PAS UNE SOMME D’ÉVÉNEMENTS ISOLÉS, SANS INCIDENCES ET SANS CONTEXTES.

 

Que nous soyons originaire d’Abomey ou pas, descendant de famille princière ou non, de l’ethnie Fon ou autres…, nous devons avoir l’humilité d’entendre ce bref résumé de l’histoire du royaume de Danxomê, conté par Monsieur Alfred HOUNGNON.

 

L’écriture et la synthèse de l’histoire de nos peuples et de nos royautés sont encore en cours avec ses zones d’ombres et ses susceptibilités.

 

Concernant le royaume de Danxomê, nous sommes certains que l’histoire confirmera un jour, que ce royaume est né au début du 17eme siècle grâce à l’essor du commerce des esclaves, initié par les portugais et les espagnols dès le 15ème siècle et qui s’est accéléré sur nos côtes occidentales au 16eme et 17eme siècle quand les anglais et les français vont, eux aussi, se lancer dans ce commerce honteux, mais qui était très lucratif.

 

Le plateau d’Abomey n’aura donc été qu’un Hub, un grand comptoir pour le commerce des esclaves par le royaume d’Abomey naissant.

 

Pour ces rois compradores successifs, il était donc claire qu’ils n’avaient pour véritables “amis” ou “alliers” que leurs partenaires commerciaux pour lesquels ils devraient razzier les peuples des alentours.

 

Que dire aujourd’hui si TALON du Bénin, Mohamed BAZOUM du Niger , Mahamat Idriss Déby du Tchad , ou Alassane Dramane OUATTARA de la Côte d’Ivoire etc … n’étaient pas contre GOÏTA du MALI au point de soutenir la France et accueillir Barkhane, par exemple ?

Et combien parmi nous sont ceux qui s’indignent réellement contre leurs attitudes ?

 

• Tant que le Niger de BAZOUM brade son uranium

• TALON du Bénin cède son Port à des intérêts personnels et étrangers

• que la OUATTARA donne à vil prix le cacao, fruit du travail pénible des planteurs ivoirien, nos silences coupables durent, si nous ne sommes pas complices de fait.

 

Les rois d’Abomey étaient dans un système économique exogène qui conditionnait leurs actions comme l’exploitation de pétrole, Or noir, peut finir par avoir raison d’une institution aussi forte que le Parlement Européen, victime d’une corruption massive par le QATAR.

 

 Diviser pour régner

La France et l’Angleterre sont rentrées tardivement (16ème, 17eme siècle) dans le commerce triangulaire, après le Portugal et l’Espagne. Cette nouvelle concurrence va générer et  accentuer les rivalités sur nos côtes.

• rivalités entre les puissances maritimes,

• rivalités et divisions entre les peuples de nos côtes qui ont été contraints à ce commerce morbide, d’où vont naître ces royautés comme celui du Danxomê, de Gbadagri et autres de Saint-Louis du Sénégal etc…

 

J’ai apprécié la lucidité de M. HOUNGNON qui n’a pas confondu les peuples du plateau d’Abomey à la dynastie des rois de ce territoire.

 

Il faudra également concevoir que plusieurs rois dont ADANDOZAN ont tenté d’éteindre ce commerce morbide et n’y sont pas parvenu.

 

Pouvez-vous, aujourd’hui, mettre fin facilement au système néocolonial tenu de mains de fer par nos élites compradores et dirigeants corrompus, avec la complicité de l’Occident ?

 

Pour changer de système d’Etat, c’est l’économie qui le soutend qu’on change.

 

L’ économie dominante est celle qui forge les États.

 

BEHANZIN, dont le précepteur fut ADANDOZAN, était victime de la politique de diviser pour régner de l’impérialisme français (en concurrence féroce contre les allemands, les anglais et les portugais…) qui s’est fait allier des autres peuples et royautés du territoire, peuples et royautés qui étaient sous l’influences du royaume de Danxomê.

 

Reprenez notre géopolitique de la sous-région aujourd’hui, avec des institutions comme la CEDEAO, et on comprend aisément les mécanismes des moments historiques que traversent l’Afrique depuis 500 ans….

C’est la politique de diviser pour régner.

 

La France d’aujourd’hui, c’est d’abord et avant tout, la fin de la monarchie absolue incarnée par Louis xvi en 1793. Cette période coïncidait avec le début de nouvelles opportunités économiques qui ne pouvaient plus supporté un État féodal. Louis XVI en fit les frais, il fut décapité.

 

Ainsi, chaque moment de l’histoire doit s’analyser dans sa complexité et dans ses singularités de violence, de contraintes historiques, et de faits économiques dominants, voire de comportements opportunistes comme ce fut le cas de la France coloniale dont la stratégie fut de se faire des alliers au sein des peuples qu’elle s’apprêtait à coloniser pour enfin les assujettir tous, comme les rois d’Abomey, sinon pire :

• AGBOLIAGBO fut détrôné et exilé au Gabon après avoir collaboré à la chute du roi BEHANZIN.

• la royauté a bien pris fin à Porto-Novo après TOFFA etc…

 

Conclusion:

1) Partout sur terre, les peuples ont été toujours en guerre les uns contre les autres, plus ou moins violemment.

Néanmoins, l’Afrique pré-coloniale et pré-commerce triangulaire était une PAX AFRICANA “perpétuelle”, en comparaison avec les peuples européens qui n’observaient qu’un laps de temps de trêve, PAX ROMANA, avant de reprendre les guerres fratricides.

 

2) le commerce triangulaire a fait naître des royautés tels que celui du Danxomê. La suite n’est plus que logique, une fuite en avant. Ce n’est donc pas une détestation innée des rois d’Abomey vis à vis de leurs propres peuples ni des peuples frères. Ils étaient emportés par des intérêts commerciaux du moment (aucune différence avec des scènes comme TALON-YAYI, dans la lutte qui oppose ces oligarques. Ici aussi, ils sont prêts à sacrifier les peuples et nous le voyons de nos yeux. Ce n’est pas parcequ’ils détestent ces peuples. Ils les utilisent comme instruments pour atteindre leurs buts, bien sûr malsains.)

 

3) Pour changer de moment historique, nul besoin de creuser les haines ancestrales, les oppositions de circonstance, ou instrumentaliser les peuples.

Il faut créer des Espérances, telle que la Vision LMA.

Dans notre cas par exemple, pour bâtir une NATION à partir des débris de territoires forgés par la colonisation, et dont il nous a fait héritiers.

 

Le FRONT SOUVERAIN au Pouvoir, nous allons bâtir une vraie NATION, souveraine.

 

 

Djomaïxa CODO

Porte-Parole

FRONT SOUVERAIN

17dec2022